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A Namur aussi, la vague du changement social grandit

Namur, la vague du changement social grandit

A Namur aussi, la vague du changement social grandit. Que ce soit à Liège, Charleroi, Anvers, Bruxelles ou Namur, le soutien de la population au PTB et ses idées explose. Très bien. Mais que faire de ce soutien ?

C’est simple : l’organiser pour renforcer la vague du changement social.

« A Namur, le PTB bouscule Prévot-ville », titrait un quotidien cette semaine. Ces dernières semaines, notre parti a fait plusieurs fois la Une de la presse. S’il convient de prendre les sondages avec toutes les réserves d’usage, une chose ne trompe pas : le terrain. Et là aussi, l’adhésion de plus en plus de monde à l’alternative que propose le PTB aux partis traditionnels est visible.

Si les bons résultats dans les sondages d’opinion étaient plus attendus dans des villes ouvrières comme Liège ou Charleroi, le dernier chiffre avancé dans la capitale wallonne (18 % selon un sondage de Sudpresse) étonne. Jusqu’à son propre président, Thierry Warmoes : « Bien sûr, on sent de plus en plus que nos combats sont respectés dans la région. Que ce soit notre participation à la lutte contre la construction d’un centre commercial dans un espace vert, le parc Léopold ; notre campagne contre Nam’In Move, ce plan qui prévoyait un plus mauvais service de bus aux Namurois ; ou encore notre soutien aux collectifs qui se battent contre le règlement anti-mendicité ; nos visites de solidarité aux travailleurs en grève, etc. Tout ça fait que les Namurois peuvent voir que nous allons vraiment à contre-courant des politiques actuelles. »

Entrer au conseil

Mais qu’attend le PTB des prochaines élections qui auront lieu dans un an presque jour pour jour ? « Entrer au conseil évidemment !, répond Thierry Warmoes. Même si nous n’aurons sans doute pas les neuf conseillers que les sondages nous donnent pour le moment, quelques-uns changeront la donne et la voix des combats que je viens d’énumérer sera enfin portée au sein même du conseil. Que l’on soit clair vis-à-vis de chacun : si nous faisons 10 %, ce serait une victoire énorme. Nous venons d'un peu plus de 2 % en 2012… » 

Ces combats mentionnés plus haut, le PTB ne les choisit pas. « Comme les précédents et ceux à venir, note le président provincial namurois. Ce sont les gens qui bougent, et on bouge avec eux. Pas pour eux. Ça fait une sacrée différence. On ne promet rien aux citoyens. Notre message est plutôt : prenez votre sort en main, organisez-vous, battez-vous. Ils ont l’argent, on a les gens. Ils sont moins forts qu’on ne le pense. » 

Bling-bling hors de nos vi(ll)es !

Celui qui a cumulé les fonctions de bourgmestre et de ministre au gouvernement wallon, Maxime Prévot, est-il particulièrement dans le viseur du PTB ? « Il est dans le viseur de beaucoup de citoyens ! Notre ex-“bourgministre” se comporte d’une manière tellement autoritaire, hautaine, qu’il attire la colère de plus en plus de Namurois. Pour lui, seule sa vision sur l'avenir de Namur est la bonne. Il est même passé outre une consultation populaire où les citoyens namurois se sont prononcés contre le projet de centre commercial. Il s’assied sur la démocratie quand ça ne l’arrange pas. »

Plus que sa personne, c’est sa vision de la ville qui pose problème au PTB et aux organisations de gauche. « C’est du bling-bling. Tout pour attirer de riches touristes, de nouveaux habitants aisés, en développant le logement de luxe et le commerce qui va avec. Tout ça au détriment des “simples” habitants et des petits commerçants. Les Namurois sont au bord du gouffre financier ? Pas grave, on va construire un centre commercial ! De plus en plus de gens perdent leur logement et doivent recourir à la solidarité des autres pour survivre ? Interdisons la mendicité, ça va faire peur aux investisseurs en plus ! C’est la “réponse” de la majorité communale actuelle, complètement déconnectée de la réalité des travailleurs namurois. » Téléphérique, tortue de Fabre, pavillon de Milan...  les projets de prestige qui ne  répondent en rien aux besoins de Namurois se multiplient. 

Objectif 1 000

Cette majorité est composée du cdH donc, mais aussi du MR et d’Ecolo. « Le MR, on n’avait pas beaucoup d’illusions sur de potentielles politiques sociales. Donc, on n’a pas été déçus. Écolo par contre, leur volonté de participer au pouvoir à tout prix est plus regrettable. Mais bon, on n’attend plus grand chose d’eux non plus depuis qu’ils suivent la droite locale et se sont prononcés pour la démolition d’un espace vert pour faire place à un temple de la consommation. Ce qui dérange jusque dans leurs propres rangs… »

Mais concrètement, comment s’opposer à la majorité et son opposition qui n’en est pas vraiment une ? « Déjà, ne pas mentir aux gens en disant qu’on va régler tous leurs problèmes s’ils votent pour nous. Voter, c’est très bien. S’organiser en plus, c’est mieux encore ! Il nous faudra des gens organisés, que ce soit dans un collectif, un syndicat, une association de quartier ou autre, pour construire la vague du changement sociale. Et cette vague se construit dans la rue, pas dans les conseils », selon Thierry Warmoes. 

« Bien sûr, on aimerait qu’ils s’organisent chez nous, continue-t-il en souriant. Le PTB n'est pas encore très grand à Namur, il doit encore beaucoup grandir pour devenir une force réelle sur le terrain. C'est seulement si nous réussissons à construire cette force que nous pourrons inverser la politique actuelle pour imposer un changement. Quelques conseillers PTB tous seuls n'y arriveront pas s'ils ne sont pas appuyés de l'extérieur.

Et surtout, on ne veut pas pondre un programme entre militants du PTB, dans un bureau fermé à clé comme le fait M. Prévot et ses collègues. Notre programme sera fait avec les citoyens. Nous voulons que ce soient eux qui fixent les priorités, qu'il réponde à leurs besoins. Et ce programme, nous le réaliserons avec eux. Pour cela, nous lançons une grande enquête. Cette enquête, nous voulons la faire remplir par au moins 1 000 Namurois. »

Un objectif ambitieux. Qui n’est pas le seul du PTB namurois. Quid des communes où il ne se présente pas ? « C’est vrai qu’à la différence d’autres provinces, nous concentrons nos forces sur une seule commune en 2018. Pourquoi ? Parce que nous voulons être sûrs de pouvoir compter sur des sections locales fortes. A Namur même, nous en comptons deux. D’ici les élections, nous en voulons cinq. Et nous voulons que les autres sections locales, que nous appelons “groupes de base”, se développent. Nous en avons à Ciney, Sambreville, Andenne, Dinant, Beauraing… Nous voulons couvrir toute la province. Donc, en plus de renforcer ces sections-là, nous voulons en créer d’autres. Et pas question de dire aux gens qui habitent ailleurs d’attendre la fin de la campagne de 2018 et 2019 pour rejoindre un groupe de base près de chez eux. Nous appelons donc un maximum de personnes à nous rejoindre et de s’engager activement. »

Un mot pour la fin ? « Rejoignez la vague ! »

Jonathan Lefèvre