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Petits commerces, la politique de l’omelette

La politique de l’omelette

L'asbl de gestion du centre-ville namurois, le Gau, a recensé 55 fermetures de commerces depuis le mois de juin, surtout dans l'hyper-centre.

Deux fois plus que l'année dernière...

Du coup, le taux de cellules commerciales vides dans le centre de Namur atteint 20 % contre 10 à 15 % les années précédentes.

Les volets sont fermés dans un magasin sur cinq. Un été meurtrier qui fait dégringoler Namur dans le classement des villes wallonnes. Namur fait désormais moins bien que Liège (16%). 

Bien des choses, parfois des petites, font d’une ville ce qu’elle est : sa situation géographique, son relief, son histoire, son architecture, sa taille, sa population, sa vie associative, ses musées, ses parcs… mais aussi ses commerces. Namur a été une ville où, au fil des rues et des promenades, on pouvait découvrir des vitrines originales, des boutiques sympathiques ou curieuses tenues par des passionnés.

Il y en a encore, mais le temps passant, les loyers augmentant, certaines de ces petites boutiques ont disparu. Aujourd’hui, les magasins vides se multiplient.

Dans un sondage fait il y a trois ans auprès de divers petits commerces, le PTB a appris que les travaux avaient un impact très important sur leur activité : les plus solides tenaient le coup, vaille que vaille, les autres mettaient la clé sous le paillasson ou allaient s’installer hors du centre-ville. Ce sondage a aussi permis d’apprendre que le loyer d’un magasin proche du parc Léopold avait été augmenté par le propriétaire, car il allait y avoir un centre commercial…

Or, les partisans du centre commercial prétendent qu’il va faire baisser les loyers !

Le PTB a tiré la sonnette d’alarme, face aux travaux que Namur connaît et va connaître, et leur impact sur la vie en ville, pour les habitants, pour les petits commerces. Eux, les chantiers, ils les encaissent : subir, tenir, et qui sait, fermer pour de bon ?

Les multinationales, elles, fermeront, pour revenir quand ce sera le moment, car elles le peuvent. C’est la politique de l’omelette : on ne fait pas de grands travaux sans casser de petits commerces. Or, ceux-ci font d’une ville ce qu’elle est, et nous devons les préserver, au risque que le centre de Namur ne devienne vraiment une « ville morte ». Le jeu en vaut-il la chandelle ?

Assurément pas. C’est pourquoi le PTB avait demandé, parmi d'autres choses, que les divers travaux fassent l'objet d'une consultation active des habitants de la commune quant à leur nécessité et priorité, et que les travaux retenus ou modifiés sur base de la consultation soient étalés sur plusieurs dizaines d'années, pour ne pas asphyxier le centre.  

Par ailleurs, toujours lors du sondage réalisé en 2014, nous avions recueillis des plaintes mais aussi des idées.